Sex Machine ! Un projet sur les interactions créatives avec les machines comme REACH est fondé, en amont de ses technicités, sur une position philosophique résolue. Celle-ci assure que la créativité dans ce contexte hybride est, plutôt qu’un attribut (de l’humain ?), un effet de l’interaction, un phénomène émergent nourri par les rétroactions croisées et les boucles d’apprentissage en jeu. Nous préférons alors parler de cocréativité. Position philosophique car elle vise d’abord à surpasser l’aporie inhérente aux discours sur la « créativité artificielle », lorsque des productions qui ont tous les aspects de l’intelligence créative ouvrent sur la béance du sujet absent. Si les conséquences opérationnelles de cette rupture sont évidentes et ont fait leurs preuves artistiques, elles ne nous dispensent pas d’une réflexion théorique rendue plus urgente par l’interrogation majeure que provoque l’intelligence artificielle dans le champ des idées. Qui parle ? qui pense ? qui crée ? qui désire ? qui quoi ? Que nul ne l’ignore, c’est le retour en catastrophe de la question du sujet dans sa relation au désir, soit l’aventure centrale logique et métaphysique de notre histoire intellectuelle qui prend un nouveau tour, bousculée par l’irruption de l’IA générative. Il y aura de toutes façons nécessité de se doter des moyens de penser cette dernière pas seulement comme un débordement ou une énigme, mais comme un élargissement du cadre anthropologique et esthétique, comme une relation.
The way I like it is, is the way it is James Brown, Sex Machine
Sex Machine
Dans le cadre du séminaire "Modélisation des savoirs musicaux relevant de l'oralité" de l'EHESS
Un projet sur les interactions créatives avec les machines comme REACH (Raising Cocreativity in CyberHuman Musicianship) est fondé, en amont de ses technicités, sur une position philosophique résolue. Celle-ci assure que la créativité dans ce contexte hybride est, plutôt qu'un attribut (de l'humain ?), un effet de l'interaction, un phénomène émergent nourri par les rétroactions croisées et les boucles d'apprentissage en jeu. Nous préférons alors parler de cocréativité. Position philosophique car elle vise d'abord à surpasser l'aporie inhérente aux discours sur la "créativité artificielle", lorsque des productions qui ont tous les aspects de l'intelligence créative ouvrent sur la béance du sujet absent. Si les conséquences opérationnelles de cette rupture sont évidentes et ont fait leurs preuves artistiques, elles ne nous dispensent pas d'une réflexion théorique rendue plus urgente par l'interrogation majeure que provoque l'intelligence artificielle dans le champ des idées. Qui parle ? qui pense ? qui crée ? qui désire ? qui quoi ? Que nul ne l'ignore, c'est le retour en catastrophe de la question du sujet dans sa relation au désir, soit l'aventure centrale logique et métaphysique de notre histoire intellectuelle qui prend un nouveau tour, bousculée par l'irruption de l'IA générative. Il y aura de toutes façons nécessité de se doter des moyens de penser cette dernière pas seulement comme un débordement ou une énigme, mais comme un élargissement du cadre anthropologique et esthétique, comme une relation.