Nicolas Roslavets est certainement le plus important parmi les compositeurs russes oubliés du début du siècle ; il fut aussi connu comme critique musical et c'est à sa plume que l'on doit la découverte en Russie du Pierrot Lunaire de Schoenberg. Vers 1924, il se fit le défenseur de Schoenberg et de Stravinsky que les fondateurs de la culture socialiste condamnaient comme «représentants d'une tendance archibourgeoise». A partir de 1913, Roslavets conçoit un système nouveau d'organisation sonore, qui n'est autre qu'une construction dodécaphonique ; c'est pour cela qu'on a pu le comparer à Schoenberg. Le troisième quatuor date d'une période où Roslavets se tourne vers des formes plus académiques ; ce quatuor, au tempo fluctuant, est en un seul mouvement.