La pièce est en trois mouvement d'inégales longueurs. Le premier mouvement, très court, expose la fin de l'œuvre. Dans le second mouvement, le plus long, la musique révèle, en une sorte de flash-back, la trajectoire parcourue pour aboutir à la situation exposée au premier mouvement. Enfin le troisième, très court à nouveau, est une transition qui nous fait passer de la temporalité de l'œuvre à celle du silence qui suit celle-ci.
Le titre, Déjà, évoque l'idée formelle de l'œuvre, dont l'essentiel est constitué par le second mouvement qui est le déploiement d'une trajectoire aboutissant à une situation qui a déjà eu lieu. Durant ce deuxième mouvement, la musique fait entendre plusieurs situations musicales dont chacune est animée elle-même de sa propre trajectoire qui la fait traverser successivement trois mondes, à la fois sonores et visuels : celui du piano, celui du disklavier et celui de l'électronique ; l'instrument mécanique et les haut-parleurs étant comme deux miroirs dans lesquels se reflète chaque situation musicale de l'œuvre avant de disparaître.
Jean Luc Hervé, programme du concert de la création, festival Voix Nouvelles, abbaye de Royaumont.