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Mise en scène à l’opéra de Lyon par Pierre Strosser, I’œuvre de Debussy devient un drame bourgeois du non-dit, de la morale et des convenances. En un seul lieu, un salon grandiose et écrasant, le metteur en scène supprime toute péripétie pour situer l’action uniquement dans l’imaginaire de ses personnages. Le symbolisme de Maeterlinck prend alors une signification plus âpre et plus forte. De hautes colonnes chargées de stucs, d’immenses fenêtres donnant sur le vide, mais ne parvenant pas à donner assez de lumière pour que l’on ne ressente pas l’étouffement : perdus dans ce décor sombre, engoncés dans de superbes costumes bourgeois de la fin du XlXe, les personnages semblent ne plus pouvoir s’échapper, et seuls les mots et la musique leur permettent encore d’exprimer cette soif d’être dont ils n’ont presque plus conscience. Jean-François Jung adapte sa captation à l’épure de la mise en scène et au rythme de l’œuvre, évoluant lentement dans cette atmosphère à la fois douce et pesante, choisissant avec soin chaque cadrage pour toujours plonger au cœur de ce drame intérieur qui se joue en chacun.
© Opéra de Lyon, FR3, La Sept, Radio France, Erato films, 1987
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