J’ai eu le plaisir de travailler avec les musiciens de l’Ensemble Alternance à plusieurs reprises et dans les contextes différents. Il s’agit cette fois d’une pièce de plus grande envergure, un quintette en plusieurs mouvements intitulé Anagrān. En langue persane ancienne le titre signifie la lumière infinie. Cette oeuvre est la dernière composition d’un cycle Ictus Vocis qui réunit des pièces de musique de chambre et des pièces solistes, avec ou sans électronique, dans lesquelles la corrélation entre timbre, geste et mélodie est l’axe principal de la composition.
Cette oeuvre est la dernière composition de la série d’oeuvres où la corrélation entre timbre, geste et mélodie provenant de la musique persane, est l’axe principal de la composition. La première phase de l’écriture de la pièce remonte à 2014.
Chaque mouvement représente un tableau. Le discours musical est basé sur les gestes provenant des musiques ornementales et monodiques qui sont analysés et modélisés à l’écoute et par l’ordinateur. Le contenu sémantique de chaque geste est repensé et intégré dans un nouveau contexte.
Mon intérêt à exploiter la capacité technique et expressive des instruments à cordes se manifeste non seulement dans des œuvres pour soliste (Âzâr pour violon, Elikâ, mais aussi les ensembles (Harâ, Eiwân, etc.), et bien évidemment dans mon quatuor à cordes, Tak-SÎm. Dans la composition d’Anagrân cette passion se complète avec les modes de jeu et les sonorités propres au piano qui ont été largement exploitées dans Eiwân, mais aussi le son de la flûte et la clarinette.