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Composé par Jérôme Combier , concert du 30 juin 2016

informations

Type
Concert
Lieu de représentation
Centre Georges Pompidou, Grande Salle (Paris)
durée
20 min
date
30 juin 2016

Gone fut le premier titre de Solo, monologue écrit par Samuel Beckett en 1979 à la demande de David Warrilow, acteur de l’adaptation anglaise du Dépeupleur crée à New-York en août 1977. Quand Beckett lui demande ce qu’il imagine comme texte, l’acteur répond : « Je voyais l’image d’un homme debout sur une scène, éclairé par en haut. Il se tient dans une sorte de cône de lumière. On ne distingue pas son visage et il parle de la mort 1. »
Solo commence par ces mots : « Sa naissance fut sa perte. »

Gone clôt un recueil ouvert en 2006, regroupant quatre pièces de musique de chambre : Noir azur (pour trio à cordes, 2006), Noir gris (pour trio à cordes, 2007), Hors crâne (pour violon, violoncelle et électronique, 2008) et Gone (pour clarinette, piano, trio à cordes et électronique).

Peut-être Gone est loin de l’univers de Beckett et de l’entreprise première que je m’étais fixée car loin de l’épure recherchée initialement, le peu d’idée, la restriction des éléments musicaux et surtout la simplicité de leur figuration, mais toutefois je n’ai pas dérogé à la recherche d’une forte contrainte formelle, et numérique à l’origine de toutes les proportions musicales (le temps accordée à telle ou telle idée) et qui reste ainsi la constante de ces quelques pièces.

Si le point de départ reste le texte et la fabrication d’une matière musicale mélodique puis harmonique issue précisément des mots ou des bribes de phrases, le texte de Beckett a vite été abandonné dans le cours de la fabrication de la musique. Les échelles de hauteurs construites se sont vite émancipées.

Au départ, je me souviens qu’il y avait aussi la recherche d’un timbre précis, d’une qualité de son : une matière noire, profonde, sans repère, ni rythme, ni hauteurs, des bruits de frottements, de souffles, de pression d’archet, comme origine de tout son ou même de toute idée à naître. Ce souffle de l’acteur, David Warrilow prenant sa respiration (rauque et sourde) que l’on entend au début de Solo.

L’ajout de l’électronique, s’il m’éloigne incontestablement de la parole parcimonieuse de Samuel Beckett, devrait me permettre en contrepartie d’accéder à ce monde de bruits et de tensions. Plus encore, sa fonction première est de masquer, ou en quelque sorte détruire, ce qui est lisible dans le travail instrumental. Enrichir à ce point le timbre pour que la musique ne soit plus que le fantôme d’elle-même.


Arte povera : musique de chambre

Dans le cadre de l’année France-Corée 2015-2016, l’Ircam accueille et forme deux étudiants du CREAMA (Séoul) à la réalisation en informatique musicale. À travers leur implication dans trois concerts de ManiFeste, et grâce aux conseils des réalisateurs en informatique musicale Grégoire Lorieux, Robin Meier et Benoît Meudic, ils s’initient aux questions de captation du son, d'interaction avec la transformation en temps réel du jeu de l'interprète, de rapport entre les parties préenregistrées et leur diffusion, de décentrement et de spatialisation de la source sonore... Réalisateurs en informatique musicale sélectionnés : Jae-Hyun Ahn (Corée du Sud), Gang-Hyuk Lee (Corée du Sud)

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