Ricardo Nillni entreprend des études de composition à la faculté des Arts et des Sciences Musicales de Buenos Aires, où il obtient en 1985 la licence et le diplôme de Professeur Supérieur de composition. Il suit en parallèle des études de composition et techniques contemporaines avec Francisco Kröpfl et travaille au Centre de Musique Electro-acoustique de Buenos Aires (LIPM).
Boursier de l’Académie Rubin en 1986, il étudie les techniques électroacoustiques et la sémiologie musicale à l’université de Tel-Aviv, sous la direction d’Yizhak Sadaï. En 1987, il s’installe à Paris où il suit des études avec Guy Reibel, Gérard Grisey et Paul Méfano au Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse et obtient un Prix de composition.
Entre-temps, il assiste à des séminaires donnés par Brian Ferneyhough, Helmut Lachenmann et Klaus Huber entre autres. Il complète sa formation auprès de Franco Donatoni à Sienne (Italie), puis à l’Ircam, où il suit en 1990-1991 le Cursus de composition et d’informatique musicale.
Ses compositions sont présentées dans plusieurs festivals internationaux tels que Donaueschingen, Darmstadt, Présences, Son-Mu, A tempo, Why note, York Spring Festival, Traiettorie, ou encore Susaa.
Sa musique est interprétée par l’orchestre philharmonique de Radio France, l’orchestre de Picardie, 2E2M, les solistes de l’Opéra de Paris, les solistes de l’Ensemble Intercontemporain, l’ensemble Recherche, l’ensemble de l’Itinéraire, Court-circuit, l’ensemble FA, Accroche note, Alternance, Das Neue Ensemble, Phace, E-MEX.
De septembre 2000 à juillet 2002 il est compositeur en résidence auprès de l’Orchestre de Picardie. En 2014 Il réalise une résidence au Conservatoire à Rayonnement Régional de Reims auprès de la classe de composition et des classes de flûtes.
En 2016 il est compositeur en résidence en Haute-Corrèze.
En octobre 2003, son œuvre Plongements pour orchestre a été créée par l’Orchestre Philharmonique de Radio France au 81ème Festival de Donaueschingen. En 2010, les solistes de l’Opéra de Paris rendent hommage à sa musique de chambre avec un concert monographique à l’Opéra Bastille.
La musique de Ricardo Nillni est guidée par les thèmes de fluidité et de continuité, de transparence formelle, et d’épaisseur des sonorités. Ses rencontres successives avec la musique concrète instrumentale de Helmut Lachenmann et l’école spectrale de Gérard Grisey participent à forger son identité musicale, mais la révélation esthétique se produit grâce aux arts visuels, plus particulièrement avec l’œuvre de Sol Lewitt, Cinq degrés de crayonnage, (une forme géométrique pure, qui s’avère être composée de crayonnés une fois vue de près) que Ricardo Nillni découvre en 2012 lors la rétrospective consacrée à l’artiste conceptuel au Centre Pompidou-Metz. Cette œuvre le met sur une nouvelle voie compositionnelle et lui permet de bâtir un nouveau système harmonique. Après avoir progressivement mis de côté le son-bruit au profit de la note pure, il s’attache dorénavant à faire se rencontrer bruit et notes, à « marier la dimension bruiteuse du geste instrumental avec des notes extrêmement précises » au sein de formes aux contours mouvants, dans une idée de « géométrie vibratoire ».
Parallèlement à son activité de compositeur, il développe depuis 1996 une œuvre multimédia en collaboration avec la plasticienne Laura Nillni sous le nom ARAOZ.
Sa musique est éditée par Billaudot, EME, Babelscores et Ricordi Munich.
Prix et distinctions
- Prix de composition de la ville de Wiesbaden, 1999 ;
- Prix de Boswil, 1995 ;
- Prix TRIME, 1994 ;
- Prix TRINAC du Conseil International de la Musique, 1991.