Parcours de l'Ɠuvre de Giacinto Scelsi

par Jacques Amblard

Ce que l’Histoire semble retenir de Scelsi, outre ses prises de positions mystiques particuliĂšrement claires – au moins pittoresques aux yeux des plus sceptiques –, est l’extrĂȘme Ă©conomie de son style, celui-ci dĂ©coulant Ă©videmment de ces derniĂšres. Chacune des Quatre piĂšces pour orchestre (1959), son premier chef-d’Ɠuvre, n’emploie en principe qu’une seule note. Celle-ci est doublĂ©e par tous les instrumentistes qui varient lĂ©gĂšrement sa hauteur, de façon microtonale, lui imposent un vibrato trĂšs ample, l’octavient ou parfois – rarement – en donnent quelques harmoniques, et la tiennent tout au long d’un temps lisse. Il ne s’agit pas d’affirmer un principe d’unicitĂ© comme la premiĂšre piĂšce de Musica ricercata de Ligeti (Ă©galement bĂątie sur un seul la) mais plutĂŽt d’attirer l’attention sur la vie microscopique du son, et d’opĂ©rer une plongĂ©e dans ce dernier de mĂȘme que la mĂ©ditation zen ou la priĂšre, de façon gĂ©nĂ©rale, impose Ă  son pratiquant une plongĂ©e Ă  l’intĂ©rieur et surtout dans le dĂ©tail de soi. Dans ce dĂ©tail du son, des tensions et dĂ©tentes existent mais Ă  une Ă©chelle plus fine, ou ne serait-ce qu’au grĂ© des crescendo et decrescendo : il s’agit donc d’une musique aussi Ă©conomique que, surtout, intensive. Au passage, de façon presque incidencielle, l’esthĂ©tique du XXe siĂšcle est Ă©videmment bousculĂ©e, Ă  l’époque des Quatre piĂšces, puisqu’il ne s’agit plus de se tenir au-delĂ  de la tonalitĂ© comme le prĂ©tendent alors les sĂ©riels, ni Ă  l’intĂ©rieur comme l’affirment les nĂ©o-classiques et post-romantiques, mais de se tenir bien en deçà. Scelsi rejette comme creuse, dĂ©sincarnĂ©e, toute musique composĂ©e depuis PĂ©rotin (XIIIe siĂšcle), c’est-Ă -dire depuis l’écriture de la polyphonie, autant dire toute musique savante qui ne soit plus du chant grĂ©gorien ! Il propose, Ă  la place, quelque micro-musique retournant aux sources du son. On l’aura compris, le but d’une telle dĂ©marche est moins esthĂ©tique qu’éthique. La musique de Scelsi, c’est sa principale originalitĂ©, est humble en tant qu’espĂ©rĂ©e vĂ©ritablement utilitaire. Il ne s’agit mĂȘme peut-ĂȘtre pas de musique affirmĂ©e en tant qu’art mais en tant que moyen concret. Un tel son unique, pour Scelsi, est douĂ© d’un mystĂ©rieux pouvoir de crĂ©ation sur son entourage, comme le verbe crĂ©ateur qui ouvre l’évangile selon saint Jean, ou la syllabe sacrĂ©e des bouddhistes, « om », syllabe dont « amen » serait dĂ©rivĂ©. Le son unique promu par Scelsi est donc bel et bien Ă©crit en tant qu’incantation magique, formule enchanteresse – du moins est-ce son projet, ce qui lui confĂšre une originalitĂ© irrĂ©futable (ne serait-ce qu’en tant que projet – abouti ou non) au sein d’un XXe siĂšcle volontiers matĂ©rialiste et dont l’art lui-mĂȘme constitue peut-ĂȘtre le seul reliquat de spiritualitĂ©.

Ce « son crĂ©ateur » (la voix de Brama pour suivre la mystique hindoue familiĂšre au compositeur) peut aussi bien devenir son destructeur et Ă©voquer quelque trompette de l‘apocalypse dans Yamaon (1958, pour voix de basse et cinq musiciens), I Presagi (pour 10 instrumentistes, 1958), Uaxuctum (1966), pour orchestre, Okanagon (1968) pour harpe, contrebasse amplifiĂ©e et tam-tam. Les programmes laconiques – on pourrait dire sous-titres – de certaines de ces Ɠuvres expliquent : « Yamaon prophĂ©tise au peuple la conquĂȘte et la destruction de la ville d’Ur » (Ur n’est autre que Babylone en sumĂ©rien). Ce programme terrible est encore celui qu’annonce I presagi. De mĂȘme, Uaxuctum raconte-t-elle « la lĂ©gende de la citĂ© maya, dĂ©truite par ses habitants pour des raisons religieuses ». La puissance destructrice est d’autant plus manifeste avec l’emploi de l’orchestre, dans Uaxuctum (1966), notamment grĂące Ă  l’armement – comme souvent chez Scelsi –, de percussions particuliĂšrement efficaces voire effrayantes, comme ce bidon de deux cent litres dont on frottera, dans les passages apocalyptiques, les rainures en creux latĂ©rales. On entendait dĂ©jĂ  d’ailleurs vocifĂ©rer cet ustensile dans Aion (1961), « quatre Ă©pisodes dans une journĂ©e de la vie de Brama », ce qui montre que le son de l’effroi, pour Scelsi, est souvent le mĂȘme que celui de l’extase : ceux-ci se partageant une mĂȘme Ă©vocation de la « terrible Ă©nergie divine ». VoilĂ  pourquoi les cuivres, hurlant notamment dans le registre grave (violence cuivrĂ©e dont Prokofiev eut peut-ĂȘtre la primeur), sont omniprĂ©sents dans les Ɠuvres pour orchestre. Le son, quand il n’entend pas instiller une paix propice Ă  la mĂ©ditation (comme dans In nomine lucis ou Pranam 1, explique Marc Texier) « dĂ©crit la puissance de Dieu », Ă  moins qu’il n’entende la relayer. VoilĂ  qui rappelle l’esprit de la NeuviĂšme Symphonie du dĂ©vot Bruckner, remarque Harry Halbreich. L’orgue de Bruckner se retrouve d’ailleurs aussi terrible et mystique dans l’orchestre de Scelsi, dans Hymnos, Konx-om-pax et Pfhat.

Hymnos (1963) surtout, voit les sons se diversifier, dĂ©border enfin les ambitus caricaturalement restreints par le « son unique ». Ces derniers confirment leur nouvelle Ă©tendue dans Hanahit (1963) et surtout le chef-d’Ɠuvre Konx-om-pax (1969). Ces ambitus Ă©largis conquiĂšrent enfin les aigus de l’orchestre et justifient l’emploi de violons (en fait, seuls Hymnos et Konx-om-pax en contiendront – fait plus que singulier – parmi les Ɠuvres pour orchestre). Le concept du son unique demeure cependant dans ces Ɠuvres qui apparaissent toujours polaires de façon caricaturale. Les aigus se chargent alors de souligner quelques harmoniques supĂ©rieures du son. C’est ainsi que Scelsi annonce la musique spectrale. L’Ɠuvre exemplaire Partiels de Grisey (Grisey rencontrera d’ailleurs Scelsi durant son sĂ©jour Ă  la villa MĂ©dicis Ă  Rome) ne sera bĂątie que sur un son grave de trombone, « son Ă  la Scelsi ». Ces Ɠuvres scelsiennes Ă  grands ambitus, par ailleurs, Ă©volueront par grands glissandos, torsions perpĂ©tuelles continues, et rappelleront Ă©videmment Metastasis (1954) de Xenakis. Dans les deux cas, les compositeurs ont renoncĂ© au systĂšme tempĂ©rĂ© et ont imprimĂ© de puissants gestes Ă©vidents au trĂšs grand orchestre, mĂ©tamorphoses tonitruantes. C‘est dire que Scelsi, dans le paysage musical des annĂ©es 60, est moins seul et « moins neuf » qu’on ne le prĂ©tend souvent, du point de vue du rendu sonore (non de celui de la philosophie mystique, en amont). Il rĂ©unit certes, « en un seul Italien », les caractĂ©ristiques de deux Français, associant l’inspiration extatique de Messiaen au geste ingĂ©nu, Ă  la fois puissant et issu d’un mĂȘme esprit de table rase, de Xenakis. Si l’on remonte plus loin, et sans qu’il soit davantage question d’influence directe, ni mĂȘme indirecte, mais plutĂŽt « d’air du temps », on ne peut que penser Ă  VarĂšse. Avant Scelsi, le Français annulait bien des paramĂštres de la musique, harmonie, contrepoint, systĂšme tempĂ©rĂ© et mĂȘme hauteurs dans Ionisations (1928) pour, lui, ne plus lorgner que le seul paramĂštre du timbre. Scelsi, si l’on veut, va plus loin dans l’effort de dĂ©pouillement en ignorant le timbre mĂȘme et en Ă©coutant les seuls battements du son, peu importe de quel instrument il est issu. Certaines Ɠuvres sont d‘ailleurs Ă©crites pour des instruments interchangeables. Maknongan (1976) est Ă©crit « pour instrument basse [par exemple tuba ou contrebasse] ou voix de basse ». Les Tre Pezzi (1956) sont Ă©crits pour trompette basse ou saxophone soprano. Tous les efforts d’instrumention depuis Berlioz, le XXe siĂšcle en entier, siĂšcle annoncĂ© comme incontestablement celui du dĂ©veloppement des timbres, sont mis Ă  mal, et voilĂ  l’une des caractĂ©ristiques les plus originales de Scelsi : l’anti-orchestration. De mĂȘme, Tierkreis de Stockhausen est-il Ă©crit, sans plus de prĂ©cision, pour un instrument aigu Ă  cordes frottĂ©es et un instrument grave Ă  cordes pincĂ©es. L’Allemand – d’une façon peut-ĂȘtre lĂ©gĂšrement plus modĂ©rĂ©e – partage d‘ailleurs avec Scelsi une mĂȘme inclinaison vers la mystique hindoue, en tout cas des vues spirituelles assez personnelles.

« Entrer dans le son » permet de se cantonner – se concentrer : effort mystique par excellence – dans l’écriture pour un seul instrument. Les Ɠuvres pour instruments solistes abondent donc singuliĂšrement (plus d’une cinquantaine), sans parler de cette quinzaine de duos qui engendrent, de façon minimale, le frottement du prĂ©tendu son unique sur son voisin proche. Ce dernier phĂ©nomĂšne de « micro-clusterisation » a son importance. Il montre que ce qui compte le plus, peut-ĂȘtre, n’est pas ce « son soi-disant seul », mais les frottements internes d’un son entendu de loin comme unique. Bref, le pouvoir crĂ©ateur semble moins figurĂ© par le son pur, dans l’Ɠuvre de Scelsi, que dans la confrontation de sons infiniment proches. Scelsi, qui jusqu’à preuve du contraire n’est pas Dieu, thĂ©Ăątralise sans cesse le verbe crĂ©ateur plutĂŽt qu’il ne le recrĂ©e. Les sons, en quelque sorte, sont censĂ©s exploser de par leur promiscuitĂ©. Une mystĂ©rieuse alchimie, un hypothĂ©tique frottement originel, minimal, est sans doute traquĂ©. C’est la raison d’ĂȘtre, vraisemblablement, des vibratos amples qui balaient rapidement un champ de hauteurs proches pour, au passage, atteindre le « point G », qui rĂ©agira avec le son voisin. Scelsi cherche ce que les physiciens appellent un « phĂ©nomĂšne de rĂ©sonance » (un dĂ©clic, un dĂ©clencheur, un embrasement
), ou pour filer une mĂ©taphore plus osĂ©e : les sons sont battus ensemble, en variant lĂ©gĂšrement la frĂ©quence, en tĂątonnant comme pour traquer une Ă©mulsion, toujours continĂ»ment, pour que prenne soudain une mayonnaise sonore. Le son doit ĂȘtre « montĂ© en neige » au contact d’un autre. Cette montĂ©e spectaculaire, certes, n’a jamais vraiment lieu, sans quoi la musique de Scelsi ne matĂ©rialiserait-elle pas des objets ou ne ferait-elle pas au moins exploser les vitres ? Encore une fois, Scelsi rĂȘve de ce mystĂ©rieux son crĂ©ateur plutĂŽt qu’il ne l’engendre rĂ©ellement. De ce point de vue, sa musique est presque toujours descriptive. Nombre d’Ɠuvres ont d’ailleurs, disions-nous, un programme, mĂȘme court. C’est lĂ  l’une de leurs originalitĂ©s Ă  l’époque de leurs compositions, Ă©poque on ne peut plus friande de musique pure. VoilĂ  leur humilitĂ© manifeste, indĂ©pendamment de celle, hypothĂ©tique, de leur auteur (au sujet de laquelle il est inutile de s’interroger). Le programme mĂȘme de ces Ɠuvres a le mĂ©rite d’ĂȘtre – lui aussi – dĂ©pouillĂ©, Ă©conomique, voire pĂ©dagogique. Scelsi enseigne trĂšs simplement sa conception de la spiritualitĂ©. Pour ce faire, il emploie des formes d‘autant plus singuliĂšrement limpides que souvent trĂšs courtes. Le premier mouvement de Chukrum (1963), est un strict palindrome, la seconde partie reproduit exactement la premiĂšre de façon rĂ©trograde (comme dans le Second et le TroisiĂšme Quatuor). Au passage ce palindrome exact magnifie, distille, Ă©pure l’une des formes les plus connues de l’histoire de la musique, la forme en arche (« ABA ») et avec elle, le mythe de l’éternel retour. Dans le dernier mouvement de Konx-om-pax, le chƓur fait son entrĂ©e Ă  l’unisson en clamant la fameuse « syllabe sacrĂ©e », le « om », sur le la du diapason ici Ă  la fois donc crĂ©ateur et accordeur : la mystique rejoint la musique, Ă  moins qu’elle n’entende se rĂ©duire Ă  un humble cours de yoga. En tout Ă©tat de cause, le chƓur, pĂ©dagogue, s’en tient Ă  son la.

Le programme exemplaire de Pfhat (1974), l’Ɠuvre la plus brĂšve pour grand effectif (orchestre sans hautbois ni violons, avec un seul alto !, chƓurs et orgue) raconte trĂšs laconiquement : « un Ă©clat
 et le ciel s’ouvrit ! », ouverture aidĂ©e par la poussĂ©e de 5 cors, 4 trombones, 4 tubas et 6 percussions. Le second mouvement n’est fait que d’un seul cluster bref dont on examine la rĂ©sonance, tour Ă  tour, dans diffĂ©rentes zones harmoniques. VoilĂ  Ă©videmment l’éclair. DĂšs lors le ciel s’ouvre et on atteint – ou au moins Scelsi dĂ©crit-il – un vĂ©ritable extase : piccolo, flĂ»te, cĂ©lesta, piano et orgue s’agglutinent dans l’aigu entre rĂ© et mi bĂ©mol et le reste des musiciens et choristes agitent furieusement chacun une petite clochette. L’inspiration, l’originalitĂ© et la hardiesse du geste sont manifestes. Ce n‘est pas lĂ  seulement du thĂ©Ăątre instrumental. C’est l’extase qui est censĂ© gagner rĂ©ellement le public et jusqu’aux musiciens eux-mĂȘmes. Ceux-ci, comme Scelsi, « ne sont pas de l’autre cĂŽtĂ© de la barriĂšre » mais se joignent Ă  nous dans une mĂȘme contemplation, en principe, du divin. Le programme minimal, ici comme partout ailleurs dans l’Ɠuvre de Scelsi, atteint un stade limite. Il ne crĂ©e ni image ni espace. Il n’est qu’un conduit pĂ©dagogique qui transforme la musique en outil spirituel, et cela en quelques mots. La musique « retrouve alors son programme naturel », si l’on veut, pour peu que sa portĂ©e soit toujours – Schopenhauer ou Hegel l’écrivent souvent – spirituelle.

Scelsi goĂ»te le programme particulier de l’illumination, du dĂ©bordement extatique, programme ou simple thĂšme qui semble diamĂ©tralement opposĂ© au concept de catastrophe dans l’univers mahlĂ©rien. Exemple plutĂŽt rare au XXe siĂšcle, il produit un art optimiste, ce qu’Adorno eĂ»t pensĂ© impossible aprĂšs la seconde guerre mondiale. On peut imaginer Ă  cela sinon une influence, du moins un encouragement, celui de son second professeur relayant son maĂźtre Scriabine, dont on se rappelle la seconde maniĂšre illuminĂ©e et notamment le PoĂšme de l‘extase. De telles jubilations sonores, dans l’Ɠuvre de Scelsi, qu‘elles fassent suite Ă  l’idĂ©e d’une crĂ©ation ou d‘une destruction, ont lieu durant les frottements de ce grand bidon creux Ă©voquĂ© plus haut, dans Aion et Uaxuctum, dans l’éblouissement des clochettes de Pfhat, dans le bref tourbillon vertigineux qui Ă  lui seul constitue le second mouvement de Konx-om-pax, ou dans le dernier « om » du troisiĂšme mouvement.

La place particuliĂšre, l’unicitĂ© de l’Ɠuvre de Scelsi s’envisage par rapport Ă  la place que celle-ci entend prendre dans la citĂ©, place singuliĂšrement prosaĂŻque. C‘est une musique souhaitĂ©e utile et par lĂ , elle est anti-parnassienne. Elle prĂ©tend moins sĂ©duire le public que le soigner. Partant, au-delĂ  des suspections de mĂ©galomanie, voire de folie, qui tournent autour de la mĂ©moire d’un compositeur « Ă©trange », soupçons engendrĂ©s par la crainte de nos sociĂ©tĂ©s modernes face aux philosophies spirituelles parfois hĂątivement taxĂ©es de sectaires, le compositeur cantonna finalement son rĂŽle Ă  celui d’un guĂ©risseur, ou si l’on veut d‘un « musicothĂ©rapeute ». Contrairement aux apparences, il s’inscrivit ainsi contre toute « prĂ©tention romantique au gĂ©nie » (le gĂ©nie remplaçant le concept du divin), puisque au divin il ne sĂ»t plus ĂȘtre question de se substituer. Quand bien mĂȘme sa musique, pas plus qu’une autre, ne convaincrait tous ses auditeurs et ait en partie Ă©chouĂ© dans son projet non pas tant ambitieux que singuliĂšrement prĂ©cis, on peut imaginer que le souvenir du personnage de Scelsi lui-mĂȘme, associĂ© Ă  sa musique, constitue involontairement quelque installation artistique permanente, installation esthĂ©tique visant Ă  discuter de façon originale des places et valeurs respectives de l’art et du sacrĂ© dans nos sociĂ©tĂ©s, mais aussi de la valeur relative de la musique savante occidentale.

© Ircam-Centre Pompidou, 2007


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