Les trois étapes de cette pièce, contrastantes de par leur temporalité accélérée ou étirée, développent puis explorent divers phénomènes saturés, qui sont filtrés et rythmés par le geste instrumental. De proche en proche se déploie une articulation de l’excès, dont le point de fuite pourrait être la fin du deuxième mouvement. Ainsi, la forme globale procède par oppositions et transformations de textures et de figures, visant à établir une dialectique par le timbre. Oscillant lentement ou dans la précipitation entre rugosité et transparence, la matière sonore évoque les errements d’une voix humaine et sa hantise du silence.
Franck Bedrossian, concert du 13 novembre 2008, Ircam, espace de projection.