Cette pièce est la première pierre d’un projet plus important ayant pour titre Le Hurle. L’histoire écrite par Lancelot Hamelin se déroule dans un futur parallèle, où un monde sur-urbain succombe. Sous forme de litanie, un homme nous raconte de sa voix au timbre surexposé un système sur le point de s’éteindre. Ce personnage cherche à nous faire entendre les fragments du monde vivant et non-vivant avant qu’un silence définitif n’advienne.
L’idée centrale de la pièce est de questionner comment la mémoire colore la réalité par l’intermédiaire des souvenirs. Ceux-ci, instables, se composent, se re-composent, pour finalement distordre le réel et ouvrir des trajectoires divergentes.
Autour d’une réflexion sur la trajectoire et la trace, la pièce est découpée en cinq vagues de mémoires (flashback) comme autant d’occurrences du texte. Ces cinq évènements, à la fois analogues et dissemblables, font tendre, par le biais de différentes écritures performatives, vers l’émergence.
Émergence de sons, émergence de sens, donnant à percevoir à chaque fois une facette différente de la mémoire de cette vie sur le point de s’éteindre.
Car même la fin du monde n’empêchera pas l’évolution du temps, vers un avenir où ce qui est vivant et pensant sera peut-être curieux de savoir ce qu’il y avait avant, et notamment cette force qui avait circulé parmi les êtres humains, l’amour.
Paul Ramage, note de programme du concert du 8 septembre 2020 au Centre Georges Pompidou