Approches génétiques de l’improvisation musicale : perspectives comparées
Cette journée d’études a pour but de développer et de mettre à l’épreuve les hypothèses et conclusions de deux articles programmatiques de Clément Canonne et Martin Guerpin. Ces articles proposaient une application/adaptation (et les adaptations nécessaires) de la critique génétique (également appelée génétique textuelle) à l’improvisation musicale. La démarche repose sur une hypothèse qui prend à rebours l’idée selon laquelle serait une création spontanée, purement singulière, sans passé ni avenir : certains improvisateurs en situation d’improviser plusieurs fois sur le même morceau, ou dans la même situation d’improvisation, rejettent ou réemploient des idées issues des performances précédentes. Performance après performance, se développe ainsi un projet improvisatoire, qui peut lui‑même évoluer au gré d’idées nouvelles survenue au cours du processus.
Les présentations de cette journée d’études partiront de ces articles programmatiques et permettront de les confronter et de les discuter à partir de cas d’études ou à de questions nouvelles. Quatre axes de développement seront envisagés : l’étude de l’évolution d’un projet improvisatoire selon une temporalité moyenne (celle d’une tournée de concert par exemple) ou longue (celle d’une période créatrice dans la carrière d’un.e musicien.ne; l’approche génétique de la dimension collective de la création improvisée ; la « positionnalité » de l’étude du processus (en quoi étudier ce processus de manière consciente à partir de sa propre pratique peut-il amener des résultats différents d’une observation extérieure menée à partir de sources historiques, ou à partir d’une approche ethnographique ?) l’élaboration d’une perspective comparatiste, par l’application de cette approche à des pratiques d’improvisation issues de la musique classique ou des musiques traditionnelles. L’hypothèse est ici qu’un discours sur l’Improvisation faisant abstraction des différentes situations dans lesquelles agissent les improvisateurs est presque fatalement réducteur, et/ou trop nuancé.